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Torticolis congénital : comment le repérer, le soigner et prévenir les conséquences ?

Votre bébé tourne peu la tête ou la tourne toujours du même côté ? Sa tête semble inclinée en permanence ? Il est possible qu’il souffre d’un torticolis congénital, également appelé torticolis du nourrisson. Assez méconnue et pourtant de plus en plus courante, cette pathologie peut être à l’origine d’une déformation du crâne (plagiocéphalie ou syndrome de la « tête plate »), de difficultés à l’allaitement ou de retards de développement moteur. Découvrez dans cet article, les facteurs de risque et symptômes du torticolis congénital ainsi que des conseils pour une prise en charge adaptée.


Sommaire :


Un bébé souffre d'un torticolis congénital

Un torticolis congénital, c’est quoi ?


Présent dès la naissance, le torticolis congénital se manifeste principalement par une difficulté, voire une impossibilité, à tourner la tête d’un côté. Il peut être qualifié de postural et n’être que transitoire, mais il est le plus fréquemment musculaire dans 50 à 80% des cas. Il se caractérise alors par une rétraction du muscle du cou, appelé le sterno-cléido-mastoïdien (SCOM), et nécessite une prise en charge. Bien que plus rares, il existe également des formes de torticolis congénitaux non musculaires (osseuses, oculaires, neurologiques, etc.).


Les facteurs de risque et symptômes


Des causes difficilement identifiables


Les causes sont, en effet, assez difficiles à identifier mais on remarque des facteurs augmentant les risques de torticolis congénital dans les cas suivants :


  • Une mauvaise position de la tête de bébé dans l’utérus pendant la grossesse, notamment un bébé présenté en siège.

  • Une naissance primipare (première grossesse)

  • Une grossesse multiple

  • Un travail long et difficile pendant l’accouchement, notamment l’utilisation d’outils (forceps, ventouse…).


Des symptômes bien marqués


Les premiers symptômes du torticolis congénital sont souvent identifiés par les parents. En effet, voici les premiers signes facilement visibles du torticolis chez le nourrisson :


  • Une inclinaison de la tête du côté du muscle rétracté. Cela se traduit par une oreille plus proche de l’épaule par rapport au côté opposé.

  • Une préférence de rotation de la tête apparait souvent du côté opposé au muscle rétracté.

  • Une tuméfaction sur le muscle du cou, appelée « olive » pour son aspect et sa taille, peut également apparaitre entre la deuxième et la quatrième semaine de vie. Elle disparait rapidement après la prise en charge du torticolis, généralement entre 2 et 6 mois.


D’autres symptômes, qui sont en fait des conséquences, pourront également vous aider à identifier la présence d’un torticolis congénital chez votre bébé :


  • Une tête plate d’un côté ou de l’autre (plagiocéphalie) pouvant entrainer une asymétrie du visage

  • Une difficulté à téter dans certaines positions

  • Un retard dans le développement moteur tel qu’une préférence à se retourner dos/ventre ou ventre/dos toujours du même côté.


Quels professionnels consulter ? Quels sont les traitements ?


Un diagnostic médical indispensable


Le torticolis congénital est généralement diagnostiqué par le pédiatre ou médecin généraliste. Parfois, un ostéopathe peut voir des signes et vous diriger vers votre médecin.

Lorsque le diagnostic est posé chez un nourrisson, des examens complémentaires doivent être menés pour écarter toutes autres anomalies possibles. La principale étant la malformation des hanches (dysplasie), il peut également être vérifié l’existence d’une scoliose du nourrisson ou des anomalies positionnelles ou congénitales des pieds (pied talus, pied bot varus).


Une prise en charge orthopédique en kinésithérapie


Dans le cas d’un torticolis postural, sans rétraction du muscle du cou, la guérison est souvent spontanée et rapide. Un torticolis musculaire nécessitera, quant à lui, une prise en charge en kinésithérapie. En général, quelques semaines et jusqu’à 6 mois de manipulations seront nécessaires à rétablir la malposition. Le rythme peut être assez soutenu, avec 3/4 séances par semaine au début.


Après une phase d’observation et un bilan, le kinésithérapeute accompagne l’enfant avec différentes techniques :

  • La stimulation motrice pour accompagner l’enfant dans l’acquisition des différentes étapes de son développement (retournements, enroulements, transferts de poids, redressement…).

  • Les postures statiques pour étirer doucement le muscle rétracté et soulager l’enfant.


Ce traitement, s’il est mis en place rapidement, permet de soigner les torticolis dans la quasi-totalité des cas. Quelques séances d’ostéopathie pourront également soulager le torticolis et les tensions sous-jacentes. Certaines formes réfractaires de torticolis musculaire nécessitent une prise en charge chirurgicale (seulement 3 à 5% des cas).


Que faire chez soi pour soulager bébé ?


Le rôle des parents est important dans la prise en charge quotidienne du torticolis. En effet, des exercices simples peuvent être proposés à la maison afin de soulager bébé rapidement. Par exemple, il est conseiller de :

  • Allaiter ou donner le biberon du côté du torticolis pendant la tétée ;

  • Placer les sources lumineuses et sonores de façon à favoriser la rotation de la tête du côté du torticolis ;

  • Sur les temps de sommeil de jour, favoriser une posture qui permet d’éviter, ou de guérir le cas échéant, les plagiocéphalies. En couchant bébé, sous surveillance, sur le côté non préférentiel par exemple.

  • Sur les temps d’éveil, mettre bébé le plus possible sur le ventre afin qu’il muscle son cou.


Torticolis congénital et plagiocéphalie


Si la plagiocéphalie peut permettre d’identifier un torticolis, elle en est, en fait, une conséquence sous-jacente. En effet, bébé ayant un inconfort lié au torticolis, il développe une préférence à dormir et jouer la tête tournée d’un seul côté. Les os du crâne sont encore très malléables dans les premiers mois de vie de bébé et la pression constante exercée sur un seul côté de la tête pourra entrainer un phénomène de « tête plate », appelé plagiocéphalie. Cette déformation du crâne peut avoir un impact sur la symétrie du visage (yeux, oreilles, mâchoire…).


Les exercices proposés par le kinésithérapeute ainsi que des séances d’ostéopathie pourront aider à diminuer le plat formé. En cas de plagiocéphalie sévère, le port d’une orthèse crânienne pourra être proposée aux parents.



Torticolis congénital et allaitement


La position asymétrique induite par le torticolis congénital peut également entrainer une asymétrie des mouvements de la mâchoire. Ainsi, le nourrisson éprouve des difficultés à placer sa langue et donc à téter. La mère allaitante pourra rencontrer des problématiques de positionnement du bébé et par conséquent des crevasses et douleurs persistantes. Le mauvais transfert du lait pourra aussi avoir des conséquences sur la prise de poids de bébé.


Torticolis congénital et développement moteur


La présence d'un torticolis entraîne des tensions musculaires au niveau du cou, de l'épaule et du dos de bébé, créant un déséquilibre musculaire et postural. Sur le plan du développement moteur, l’enfant pourrait alors :


  • Utiliser davantage une main que l’autre pour jouer ou attraper les objets

  • Avoir de la difficulté à suivre un jouet du regard en tournant la tête de chaque côté

  • Se retourner au sol d’un seul côté principalement

  • Ne pas réussir à tenir la position assise sans appui

  • Manifester des difficultés à ramper, à se déplacer à quatre pattes ou à marcher.


En cas de doute, n’oubliez pas que seul un professionnel de santé sera apte à poser un diagnostic et proposer une prise en charge adaptée.

Articlé rédigé par Carolyn Zamarreno – Accompagnante postnatale à Villiers-sur-Orge (91)


Retrouvez Carolyn sur Instagram @ma_maternite_apaisee ou sur son site www.ma-maternite-apaisee.com


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