Peut-on vivre de son activité d’accompagnante à la naissance ?
- OH MAMA CARE

- 20 août
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 oct.
Sommaire

1. Une aspiration légitime, une question centrale
De plus en plus de femmes ressentent l’élan profond d’accompagner les naissances. Un appel du cœur, une envie de soutenir d’autres femmes dans l’un des moments les plus puissants et, à la fois, les plus vulnérables de leur vie. Mais derrière cette vocation, une question revient souvent - dans la pensée, à voix basse ou clairement posée : peut-on vraiment en vivre ?
Et non pas en considérant cela comme une activité complémentaire ou annexe, mais bien en posant les bases d’une activité stable, viable et alignée avec ses valeurs. Alors, la réponse à cette question mérite d’être nuancée, ancrée dans la réalité, et accompagnée de repères concrets. Car vivre de ce métier, c’est possible… à condition de ne pas le construire dans l’incertitude ou l’épuisement.
2. Oui, on peut vivre de son activité d'accompagnante à la naissance
Aujourd’hui, certaines doulas vivent de leur activité à plein temps. D’autres choisissent une transition plus progressive, en parallèle d’un emploi ou d’un autre projet. Dans tous les cas, la clé n’est ni la chance, ni l’algorithme Instagram, mais une combinaison de plusieurs facteurs :
Une offre structurée, lisible, cohérente
Une posture professionnelle claire
Une bonne gestion de son temps, de son énergie et de ses charges
Des activités complémentaires à l’accompagnement périnatal
Et surtout, une vision long terme
Se lancer dans cette activité, c’est aussi entreprendre. Et comme tout projet entrepreneurial, cela demande une stratégie, des choix lucides et un vrai respect de ses limites. L’accompagnement périnatal connaît une belle dynamique en termes de demande et de reconnaissance auprès des futurs et jeunes parents. Pour en faire une activité pérenne, il est essentiel de structurer son projet en y intégrant des prestations complémentaires.
3. Faire de l’accompagnement périnatal le socle de son activité
Si les doulas bénéficient aujourd’hui d’une visibilité croissante, faire connaître son métier reste un enjeu quotidien. C’est pourquoi il est important de poser l’accompagnement périnatal comme le cœur de votre offre, le fil conducteur de votre projet. Pour le rendre lisible et attractif, il peut être pertinent d’y associer des expertises spécifiques (allaitement, sommeil, portage…), des pratiques bien-être (massages, rebozo…), des ateliers collectifs (cercles de femmes…). Ces activités renforcent votre positionnement tout en élargissant votre potentiel de revenus.
Ce qui fait réellement la différence entre celles qui parviennent à vivre de leur activité et les autres ?
Une vision solide, de la rigueur au quotidien et une vraie ténacité dans la durée. Ce n’est pas tant la formation suivie qui détermine la réussite, mais l’engagement personnel à transformer cette vocation en un véritable métier.
4. Trois grandes phases pour stabiliser son activité
Le temps du lancement : semer les premières graines
C’est souvent une période où l’élan est fort, mais les repères encore flous. L’essentiel, dans cette phase, est de faire simple et concret : poser une première offre claire, se rendre visible localement, activer son réseau de proximité (ami.e.s, professionnel.le.s de santé, structures périnatales, maternités, crèches…) et tester différents formats. Le lancement est une phase idéale pour explorer et affiner ses choix de pratique, sans pression de rentabilité immédiate. Un revenu mixte ou un soutien financier transitoire permet de sécuriser cette étape (presque) sans stress.
Le temps de la consolidation : trouver son rythme et s’ancrer
Une fois les premières expérimentations réalisées, vient le moment d’ajuster sa pratique. Clarifier ses tarifs, mieux comprendre le rythme “idéal”, renforcer certains partenariats, poser les bases d’une réputation de confiance. C’est également une phase pour stabiliser ses charges, repenser son organisation et poser des limites saines. L’activité prend forme, devient plus fluide, plus lisible : pour soi comme pour les autres.
Le temps de la croisière : incarner, rayonner, affiner
Quand le bouche-à-oreille fonctionne et que la visibilité est installée, il devient possible d’élargir l’offre : proposer des formats complémentaires, animer des cercles de parole ou des ateliers de périnatalité, envisager des accompagnements à distance. Cette phase permet aussi de réajuster les tarifs, d’affirmer sa posture, et de choisir avec discernement les projets à accueillir pour l’avenir à moyen et long terme. L’activité devient alors un socle stable, nourrissant, aligné.
5. Des repères concrets pour se projeter
Voici une estimation réaliste des revenus, à adapter selon votre rythme, vos choix et votre localisation :
Séance d’accompagnement (1 à 2h) : entre 60 et 90€
Forfait prénatal + postnatal : généralement entre 300 et 600€, selon le nombre de rencontres et la proximité de l’accompagnement
6 à 8 accompagnements par mois : permet d’atteindre 1800 à 2400 € brut
En régime auto-entrepreneur : après charges (environ 22%), cela revient à 1400 à 1800 € net (avant impôts sur les revenus)
Ces chiffres sont naturellement variables : certains mois sont plus calmes, comme l’été ou la fin d’année, tandis que d’autres périodes, comme le printemps ou la rentrée, sont plus dynamiques. Il est donc essentiel de lisser son chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année pour avoir une vision financière réaliste et stable. Ce que ces variations soulignent surtout, c’est l’importance de concevoir son activité comme un projet global, en y intégrant des prestations complémentaires. En diversifiant vos offres, qu’il s’agisse d’ateliers, de cercles de femmes, de soins bien-être ou d’expertises spécifiques, vous posez les bases d’un modèle économique plus solide et plus pérenne.
6. L’important est de savoir où l’on va et de penser son activité comme un projet global
Beaucoup de doulas quittent ce métier non pas par manque de passion… mais par épuisement, désorganisation ou isolement. Pour que l’activité soit pérenne, dans la durée, quelques ingrédients sont essentiels :
Un cadre juridique et fiscal solide (choix du statut, comptabilité, gestion)
Des tarifs cohérents avec votre valeur, votre rythme et votre positionnement sur le marché de la périnatalité
Une offre claire (se concentrer sur quelques activités pour ne pas s'éparpiller)
Une visibilité alignée avec votre posture (authenticité, régularité, simplicité)
La capacité à dire non pour préserver votre énergie… et votre plaisir
7. OH MAMA CARE : former à la posture... et à la réalité du terrain
Marion Weber, fondatrice d’Oh Mama Care, connaît bien ce tiraillement : celui entre la passion d’accompagner et la peur de ne pas réussir à en vivre.
C’est pourquoi la formation proposée ici ne se contente pas d’enseigner la posture d’accompagnante à la naissance. Elle transmet aussi les outils concrets pour penser son activité comme un tout : un métier profondément humain, mais aussi viable, structuré et serein. Car une doula peut soutenir les autres femmes avec force et justesse… à condition d’avoir elle-même un socle solide sous les pieds.




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